C'est parti...ou plutôt, c'est reparti pour un tour !

Pendant que tout l'équipage du départ pédalait en direction de Besançon, Alain ROY et Olivier BOURAS, journalistes de l'Est Républicain, écrivaient ces quelques lignes.

Un grand merci à Alain ROY et Olivier BOURAS ! Et encore un grand merci à tous !

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France traversée !

- Octobre et Novembre 2015 -

La France est traversée d’Est en Ouest, du Nord au Sud. Le temps fût clément pour un mois de novembre.

 

Malgré le beau temps, les températures fraîches nous ont conduit à nous intéresser à un réseau d'accueil appelé Warmshowers. Pour les non-initiés, ce réseau permet de mettre en relation des voyageurs (notamment à vélo) avec des hôtes (souvent eux-mêmes voyageurs). L'occasion de découvrir ce réseau et les personnes le composant tombait à point nommé et ce fût une découverte extraordinaire qui a marqué ce début de voyage.

 

Revenons d'abord au départ de ce voyage. Samedi 24 octobre 2015, rendez-vous était donné à Couthenans pour un pot de départ, ou, pour ceux qui le souhaitaient, pédaler quelques kilomètres ensemble pour nous donner de l'élan :). Nous remercions tous ceux qui sont venus avec le cœur grand ouvert pour ce moment magique. Quelques 12 courageux nous ont  donc suivi jusque L'Isles sur le Doubs, Clerval et même Besac ! Super !

 

Après cette longue étape, deux jours de repos plus tard, nous rejoindrons Lons-le-Saunier pour aller y voir deux amis cyclovoyageurs (http://voyageaucoeurdumonde.free.fr/), la célèbre Mémé Paulette, puis nous enchaînerons notre traversée du Jura par un bivouac à Journans. Le Jura nous réservera de belles journées à 20 degrés.

 

Le paysage change, nous sommes dans les Dombes. Les bâtiments sont de terre, les contrées deviennent humides et le brouillard s’installe. Deux jours de brouillard froid nous plongent dans l'automne d'un coup. Nous sommes saisis. Un premier accueil de Warmshowers nous réchauffe et nous remet en selle. Nous traversons la Saône pour s'attaquer aux Monts du Lyonnais.

 

Le brouillard nous accompagne jusqu'en haut de ces buttes, pardon petites montagnes... Le physique en prend un coup, on ressent les grosses étapes précédentes et le corps n'est pas encore tout à fait prêt. Une grimpette difficile entre Poncharrat et Saint Forgeux nous oblige à nous arrêter. Il faut encore monter 300 mètres, mais le corps réclame du sucre. On a froid, mais surtout, on sait que notre tente est trempée et qu’il n’y aura pas moyen de la faire sécher d’ici la tombée de la nuit…

 

On réfléchit, et finalement, on décide d’appeler des Warmshowers pour le soir même. Gilles nous répond. Réactif au possible il vient même nous chercher en bicyclette. Nous retrouvons le soleil perdu depuis deux jours dans les Dombes. On discute un peu et franchement qui aurait cru que nous nous connaissions déjà…Été 2014, Le Ventoux, deux jeunes qui montent en tandem couché et qui taillent une bavette avec un grimpeur du jour qui s'attarde devant l'engin : Gilles, le revoilà ! Le "hasard" des rencontres comme on dit. Ce fût une magnifique soirée en la compagnie de toute la petite famille.

Une fois la nuit passée, Gilles et sa femme Chantale nous conduisent par les chemins de traverse chez Didier et Annick, eux-mêmes Warmshowers, et formant un couple qui lutte durablement en faveur d'un monde plus humain et riche de saveurs. Annick lance son épicerie bio et Didier fait de nombreux pains, au levain, farine de Kamut (blé ancient), d’épeautre, des viennoiseries à tomber par terre et saines pour le corps (bio) et des cottancinettes (croustillants de pain) pour l'apéro :). 

http://www.lagraineopain.fr/epicerie-ambulante-loire-42/

 

Les monts du Lyonnais franchis, nous traverserons la vallée de la Loire dans le brouillard pour nous élancer contre les flancs du parc naturel du Livradois Forez. Nous passerons une nuit dans la capitale des couteaux (Thiers) chez Nadine et Patrick…De bons moments chez des fans de cyclisme sportif.

Après Thiers, c'est la vallée de l'Allier qui nous permet de rallier Ceyrat. Petit village au-dessus de Clermond -Ferrand où nous rencontrerons Pascal et Gwen. Petite famille très sympathique chez qui nous resterons le week-end pour échanger plus amplement sur les voyages en tout genre. Nous en profiterons pour gravir le Puy de Dôme (à pied).

Après un bon repos nécessaire, nous attaquons le Massif Central et ses nombreuses petites côtes…Première étape à Murol où nous bivouaquons sous le château “qui domine la vallée, d’où viendra l’ennemi, qui nous fera héros…”. La gelée matinale nous rappelle que nous sommes à 850m d’altitude. Nous repartons sans traîner, les montées nous réchauffent nous passons un premier niveau à Besse pour atteindre 1300m (c’est plus haut qu’on le croit le Massif Central), puis nous entamons une longue descente de plusieurs dizaines de kilomètres jusqu’à Bassignac. Nous sommes attendus chez un Warmshower, il nous reste une heure et demie avant la tombée de la nuit et quelques 20 kms pour finir cette étape (nous avons déjà 80 kms dans les pattes). Pas de problème, enfin…si, une dernière montée qui va nous permettre une longue méditation et un dépassement de nos capacités physiques. Les muscles tirent, les selles nous rappellent les longues heures déjà passées sur les routes. Cette montée, c’est 300m d’un coup, et quelques 100m un kilomètre plus loin. Un ravageur de moral par excellence. Nous serons finalement salués par le soleil qui finît son labeur journalier, laissant place, subtilement, dans une étreinte de lumière, tons orangés et fushia, aux ténèbres glacées de la nuit…bienvenue dans le Cantal ! 

 

La nuit tombée, nous sommes à quelques encablures de chez notre hôte, cependant et comme nous ne voyons plus rien, nous redescendons une route qui mène à un chemin qui monte, lui. Tout de cailloux revêtu, il serpente sur les flans d’une forêt dont nous commençons à entrevoir le regard, scintillant et fixe, d’une bête, les sonoritiés inquiètent,… puis un pont de pierres nous fait traverser une ancienne voie ferrée. L’ambiance est glauque, le froid tombe, nous apercevons enfin les lumières du village. Malo est là, il nous attend et nous conduit chez lui où l’atmosphère change en un rien de temps, il fait chaud, Malo et Aurélie sont deux jeunes super sympas, ils nous accueillent si bien qu’on ne le sait pas encore, mais nous resterons une journée de plus. Finalement, nous aurons fait 100 kms, 1300m de dénivelé positif et 1200m négatif.

 

Après cette grosse étape, nous arrivons à Goulles après 60 kms de vallées qui jouent aux montagnes russes dans des décors somptueux. Notamment les magnifiques Tours de Merle rappelant fièrement les temps ancestraux des familles aristocratiques battaillants pour leurs terres. Michel, un cyclo voyageur belge de 70 ans, nous accueillera à Goulles dans sa demeure en rénovation. Il partira dans la nuit pour rejoindre la Belgique afin de réaliser un voyage en Asie, avec son épouse, en vélo électrisé pour l’occasion.

 

Les étapes se succèdent, Tauriac, Saint Projet, nous entrons dans le parc naturel des Causses du Quercy, on passe par Vers au terme d’une étape qui nous fera virevolter entre les falaises calcaires des Causses. Nous resterons deux jours à admirer les nombreuses richesses culturelles de cette vallée du Lot, entre visite d’ouvrages d’arts de la SNCF, aqueduc Gallo-Romain qui a permis d’alimenter Cahors en eau de source dès le IVème siècle après J-C, en passant par le village médiéval de Saint Cirq Lapopie. 

Nous quittons le Lot à Cahors pour rejoindre Moissac où nous découvrons les Gîtes d’étapes du “Chemin” (comprendre le Chemin de Compostel) ! De belles rencontres de voyageurs en quête de sens, comme beaucoup d’autres, seront sur ce Chemin.

 

Nous passons ensuite par Auch où nous sommes accueillis chez Gaëtan et où nous décidons d’acheter des peaux de chamois (pour les non cyclistes, ce sont de confortables repose fessiers intégrés aux shorts cyclistes). Nos cyclistes enfilés, l’étape la plus difficile moralement nous attendait. Pour relier Auch à Nouilhan, nous roulerons à 13 km/h de moyenne grâce à notre ami du jour : le vent de face de 40 km/h, celui qui te donne l’impression de traîner une barrique de vin derrière toi dans chaque montée et qui te ferait aimer les gros poids lourds qui te donnent un court répit lorsqu’ils stoppent le vent de leurs grandes bâches sifflantes. Jess découvrit qu’un peu d’air venant du lointain, ça gonfle et le fera remarquer jusqu’au terme de l’étape!

 

Quelques jours passés au coin du feu de chez Huguette et Jean-Lou, de bons repas, de bons moments, un petit entretien des vélos, un anniversaire fêté dignement avec toute la petite famille (celui d’Andy) et hop nous voilà à nouveau en selle, et… elle fait mal, très mal, trop même. Nous rejoignons Pau dans un premier temps et nous achetons deux porte-bagages avant et la paire de sacoches qui va avec pour Jess, deux selles Brooks B 17 et nous repartons dans la foulée pour Oloron-Sainte-Marie, espérant qu’entre les peaux de chamois et les nouvelles selles, nous supprimerons de nos arrière-trains ces douleurs insistantes (début d’une pubalgie pour Jess tout de même). 

Nous tomberons sur une de ces rencontres qui fait tellement aimer le voyage à vélo, celle qui fait que quand tu repars, tu as l’impression de quitter des amis. 

Ceux-là mêmes qui nous accompagnerons successivement, d’Oloron aux pieds des Pyrénées, puis de Bedous en haut du Col du Somport, merci à vous !

Nous traverserons ensuite les Pyrénées par la vallée d’Aspe, où nous stopperons chez Yves à Bedous. Elle relie Oloron-Sainte-Marie à Canfranc Estacíon. Autrefois, elle était traversée par un train qui transportait les marchandises d’un côté à l’autre de la frontière. Celui-ci, encore très présent par les nombreux ouvrages d’arts qui composent la vallée, traversait le massif du Somport par un ingénieux tunnel helicoidal, prouesse technique pour l’époque et rendu inactif aujourd’hui. La ligne fût arrêtée par la SNCF après un accident survenu lors de la descente d’un train. Plus officieusement, la ligne était plus ou moins rentable et le développement durable ne faisait pas parti de la réflexion de l’époque pour conserver une activité économique sur cette ligne. Dommage qu’à l’heure de la COP 21 et des engagements des pays en faveur d’une diminution des émissions de gaz à effet de serre, les discussions sur la réouverture de la ligne se soient arrêtées à reconnecter Oloron à Bedous… 

Ce beau tunnel, construit pour les trains et innexploité, est interdit à tout passage, les voitures et camions peuvent traverser un tunnel qui leur ait réservé, mais les vélos doivent monter au col. Heureusement d’ailleurs, le spectacle y est sublime ! Il serait dommage de traverser 8 kms de tunnel noir et pollué, alors que nous savourons doucement notre départ de France par une frontière toute particulière… 

Merci à cette Nature qui nous permet de nous émerveiller chaque jour un peu plus ! Merci à tous nos chaleureux accueillants, Warmshowers et autres, pour une nuit ou plusieurs jours ! Merci de nous avoir fait partager vos actions et projets du quotidien allant dans le sens d'un monde plus humain et en harmonie avec la nature ! Aurevoir les amis, la famille, et … “Viva España”…!

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La sélection de Couthenans aux Pyrénées Atlantiques